Exposition collective Résistance-Existence un projet initié par l’artiste Erwan Keruzoré avec Guillaume Lo Monaco et Cyrielle Tassin.

du 8 juin au 7 juillet 2019

À l’heure où l’on s’interroge sur le rôle de l’art dans les mouvements sociaux actuels, l’exposition Ré-existence se pose comme une proposition de réponse, une invitation à réfléchir.

Que peut l’art face à l’injustice, la domination ou la violence ? Pour Erwan Keruzore, Léa Le Bricomte, Guillaume Lo Monaco et Cyrielle Tassin, la création est déjà, par essence, un acte de résistance.

Il est parfois complexe de déceler les formes insidieuses des violences et aliénations induites par notre société. Or, poétique, décalée ou explicitement engagée, toute création est avant tout un regard sur le monde, un focus. L’art a dès lors un immense pouvoir, celui de déroger à la pensée dominante et d’en souligner les dissonances. Que peut l’art face à l’injustice ? La rendre visible, lui donner une voix, une image, lui prêter sa force d’évocation. Car résister c’est en premier lieu prendre la parole, à l’image du premier cri d’un nouveau né, c’est par là que s’exprime notre humanité et notre volonté d’exister. Exister plutôt que vivre.

Pour ces quatre artistes, pas question de rester muets. Des cocktails molotov, aux gravures de Jacques Gallot datées du XVIIe siècle en passant par le drone, les objets qu’ils invoquent et détournent renvoient tantôt à notre quotidien, tantôt à notre Histoire. Par là, ils soulignent la permanence des luttes qui animent et animeront encore l’humanité. Usant du détournement, chaque artiste tente de mettre en exergue les aberrations du monde actuel, ou d’enrayer la charge négative des objets utilisés, comme pour déjouer un sort et faire d’une invitation à la violence une incitation à la paix.

Tous cherchent à capter notre regard, notre attention, à nous de choisir si nous souhaitons ouvrir les yeux.

Annaëlle Lecry.

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